Des mots qui tuent
« Il y a des mots aussi meurtriers qu’une chambre à gaz », écrit Simone de Beauvoir pour expliquer son refus de soutenir le recours en grâce de Brasillach, condamné à mort et exécuté en 1945. Peut-on tout dire ? Et à quel prix ?
Les écrits des intellectuels ayant collaboré avec l’occupant (Maurras, Rebatet, Céline, etc.) sont ici examinés à la loupe. Comment la justice de la Libération a-t-elle défini la responsabilité de ces intellectuels ? Quels textes, quels mots ont donné prise à l’accusation d’« intelligence avec l’ennemi » et de trahison nationale ? Quels arguments les accusés et leurs défenseurs lui ont-ils opposé ?
La théorie sartrienne de la responsabilité de l’intellectuel exprime la croyance dans le pouvoir des mots qui fut au cœur de ces procès de l’Épuration – car, pour Sartre, les paroles sont des actes.
Gisèle Sapiro
Directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS, elle est l’auteure de La Guerre des écrivains (Fayard, 1999), La Responsabilité de l’écrivain (Seuil, 2011), Les Écrivains et la politique en France (Seuil, 2018) et Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? (Seuil, 2020).
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